monologue de Abilio Estévez
avec Marie Astier et Leslie Cassagne
mise en scène : Ivan Jimenez
traduction : Leslie Cassagne
lumières : Johanna Dilolo
La mer: omniprésence qui resserre l'espace, fermeture des horizons. Un nain y habite, dans une bouteille. Personnage féérique et hanté de voix, il vit des dédoublements identitaires grâce aux illusions du cinéma et du théâtre. À l'instar des autres monologues Cérémonies pour comédiens désespérés (Ceremonias para actores desesperados, 2004), du Cubain Abilio Estévez, El enano en la botella/Le nain dans la bouteille explore différentes facettes de l'isolement et la solitude, y compris la folie. "Il y a différents types d'inconfort que provoque le fait d'être nain et de vivre dans une bouteille. Par exemple, l'obscurité. Je vis dans une obscurité permanente, dans l'obscurité la plus obscure qu'on puisse imaginer. Grâce à ça, cependant, mes yeux ont développé un miraculeux sens de l'adaptation, et je suis désormais capable de voir ce qui serait impossible à l'homme plongé dans la lumière. Je ne perçois pas la réalité. Et alors ? Je vois en revanche des pensées, des souvenirs, des obsessions, des terreurs – surtout des terreurs – ce qu'avant de vivre dans la bouteille j'appelais commodément des « subjectivités »." Créé le 25 avril 2014, au théâtre de l'ENS-rue d'Ulm, Paris 5e.